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1 novembre 2012 4 01 /11 /novembre /2012 01:09

Les îles Loyauté, au nombre de quatre (Ouvéa, Lifou, Tiga,Maré), composent la province des îles de La Nouvelle Calédonie. Tiga est si petite que nous n'avons pas prévu de la visiter. Maré reste donc pour nous celle qui nous manque de l'archipel.

 

Maré est l'île la plus à l'Est, la deuxième en superficie et la plus haute (130 m au dessus de la mer). Son socle est constitué de plusieurs étages de coraux formés au fond de la mer avant le soulèvement de la plaque océanique.

Le littoral de Maré est fait de falaises calcaires et de plages de sable blanc issu de l'érosion des coraux et des coquillages.

 

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Nous sommes venus sur Nengone (Maré en langue vernaculaire) dans le cadre d'une fête organisée par la tribu de Roh dans le nord de l'île. C'est la fête du Wajuyu qui est le vivaneau des profondeurs dont la chair est très prisée. Les touristes sont hébergés chez l'habitant.

En attendant de rejoindre notre famille d'accueil, la tribu nous propose un buffet aussi beau que bon. Au menu poisson, langouste, crabe des cocotiers accompagnés évidemment de bougna de légumes locaux (ignames, taros, squach, patates douces).

 

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Nous sommes reçus comme à l'habitude avec beaucoup de chaleur et d'attention. Une coutume d'accueil est faite par Claudette, la femme qui nous reçoit. D'ordinaire, un homme aurait du faire ce geste coutumier mais Claudette vit seule. Du côté des invités, c'est l'homme le plus vieux qui doit faire le geste coutumier et prendre la parole. Et bien me voilà le plus vieux du clan des visiteurs. Je prends mes responsabilités et fait la palabre en mettant en avant notre joie de partager un peu leur vie dans le respect de leur tradition et avec humilité. C'est pour cette raison que nous aimons les WE en tribu qui restent une manière appropriée de rencontrer le monde mélanésien.

 

La famille n'a pas grand chose du point de vue matériel. La maison a été construite au fûr et à mesure. La case de Georges, le frère de Claudette, est mise à contribution pour le couchage de nos amis. Nous avons droit à l'unique chambre de la maison qui se transforme en chambre familiale.

 

Le lendemain, Julia, une femme de la tribu dont le lien de parenté avec Claudette nous a échappé, nous fait visiter sa vanilleraie. Elle a appris de son père les techniques de pollinisation des orchidées de vanille. L'opération doit se faire avant la chaleur de la journée soit en gros avant 10h ce qui nécessite de travailler tôt. Elle a également un jardin potager qui permet de vivre simplement. Vous noterez que son mari ne l'aide pas !

 

 

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Les enfants écoutent les explications calmement à l'ombre des arbres fruitiers. Yvette grimpe au papayer pour cueillir le fruit de notre petit déjeuner du lendemain.

 

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Une voiture nous est prêtée pour visiter le trou de bone, un effondrement du plateau calcaire qui laisse apparaître la nappe d'eau douce.  Les problèmes d'approvisionnement en essence des îles obligent à mutualiser les moyens de transport et à utiliser les bennes des pick-up, ce qui n'est pas pour nous déplaire.

 

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La tribu d'accueil nous invite à une coutume préparatoire à des fiançailles. Le clan du garçon (la famille au sens large) doit aller demander "pardon" au tonton utérin de la promise et bien sûr lui donner de l'argent pour s'excuser de lui "enlever" sa fille adoptive. La famille du fiancé se réuni donc pour collecter les fonds. Chacun donne selon ses moyens mais l'objectif est d'affirmer la puissance du clan. Le tonton utérin (le frère de la maman de la fiancée) a été choisi lors de l'union de sa soeur. Il a une position importante dans la structure de la société mélanésienne. Il est le référent moral pour les enfants et a une valeur au moins égale à celle du père biologique. C'est par cette tradition que les clans se lient entre eux et que la notion de famille dépasse largement le cercle restreint parents-enfants. Tous les cousins sont plus ou moins des frères et personne n'est laissé de côté dans un clan. Le mauvais côté du système est son côté très hiérarchisé avec des chefs et des sujets, ne laissant pas beaucoup de place à la pensée individuelle. 

 

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Une autre tradition qui a évolué avec la technique est la pèche au vivaneau des profondeurs. Apu, un pêcheur professionnel nous fait la joie de nous emmener sur son bateau pour partager son expérience.

Les lignes de fond sont longues entre 300 et 500 mètres. Quatre hameçons avec de l'appât assistés d'une lampe chargée d'attirer les poissons dans les ténèbres sont suspendus au dessus des haut-fonds au large de Maré. Le pécheur tient la ligne à la main et sent les touches. Quand le poisson mord, il faut ferrer d'un coup sec mais avec 300 mètres de ligne, faut bien se concentrer pour sentir les touches. Ensuite un moteur électrique aide à remonter le ligne avec le ou les poissons.


Apu nous fait la démonstration de son savoir-faire. Un beau vivaneau "flamme" de 5 kg !

 

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Noa est la première à se lancer dans la pêche. Elle a senti l'attaque d'un "gros". Zut un requin !

 

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Lou a décidé de faire dans le plus petit. Et voici le premier vivaneau !

 

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Et c'est au tour des grands de compléter le tableau de chasse. Sandrine en prend deux d'un coup. De mon côté, j'ai la chance de sortir un vivaneau de 10 kg.

 

 

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Ce fut une belle journée de pêche en compagnie du pêcheur Apu qui a pris plaisir à nous expliquer ses techniques. Cette sortie était organisée par Polynésie première qui faisait un reportage sur les îles loyauté. Nous passerons sûrement un jour sur France O. 

 

Nous proposons de manger les poissons avec notre famille d'accueil. En moins d'une heure, une quinzaine de personnes du clan se trouvent réunie autour de nous pour préparer un bon repas. Les poissons sont écaillés au sol sur des feuilles de bananiers avec des fourchettes.

 

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Nos hôtes savent préparer les poissons car cela reste la base de leur alimentation. Claudette et son cousin posent les vivaneaux sur une feuille de bananier et sur une plaque au four avec du citron et des herbes du jardin. C'est tout simple !

 

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Avant de déguster, Georges le frère de Claudette nous fait la coutume pour nous remercier de les avoir invité à partager notre repas. Et bien entendu, le plus vieux de notre clan doit répondre. ça va, mon discours est bien rodé. Ce fût un beau moment d'échanges.

 

Le lendemain est déjà le jour du départ pour un retour en bateau vers Nouméa. Encore quelques heures pour admirer la côte du côté de chez Seday et profiter des eaux turquoises transparentes.


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