Famille SANQUER en Nouvelle Calédonie

Orvault, le 18/01/2014

Quelques mois après l'atterissage au pays où il fait beau plusieurs fois par jour, je reprends le blog où je l'avais laissé. Pas facile de s'y remettre. Mais une grosse partie du dernier article a été rédigée alors que nous étions en attente du départ.  Dommage de ne pas le publier ! J'ai laissé tel quel le début de l'article et complété la fin pour le clore proprement.

Nous pourrions faire un bilan plus général de notre escapade dans le pacifique sud en élargissant à notre vie de tous les jours là-bas mais cela demande de repenser à toutes ces quatre belles années. Probablement trop compliqué d'en faire une synthèse.

Chacun d'entre nous quatre poursuit son cheminement intérieur avec plus ou moins de sérénité, de nostalgie, de douleur et avance au quotidien avec ses souvenirs.

Après un certain délai propre à chacun, nous en garderons le meilleur avec probablement pour les adultes un chamboulement de ce que nous étions avant, et pour les enfants une construction bien orientée tropicale.   

Nouméa, Hôtel la promenade, le 08/08/2013

Nous sommes arrivés au crépuscule de notre escapade aux antipodes. Quatre ans de découverte de régions exceptionnelles et d'un territoire d'une beauté incroyable. Difficile de faire un bilan à chaud alors que les valises sont en attente dans l'entrée de la chambre d'hôtel et que nous finalisons les formalités administratives. Ce bilan serait certainement biaisé par ce que nous aurions retenus de ce dernier mois hyper actif où le "ce qui reste à faire" ferait oublier le "ce que l'on déjà fait". L'éloignement oblige à assumer l'ensemble des choses à faire au départ et à se projeter pour préparer l'arrivée dans le plus de douceur possible en Metropole.

Donc en guise de conclusion, pour l'heure, nous allons faire un bilan de nos découvertes et voyages ultra marins sur ces quatre belles années. Nous avons eu l'idée de demander l'avis à l'ensemble de la famille par un petit sondage sur nos voyages et découvertes.

Voici les trois classements famille (enfants+parents), enfants et parents et les trois images des destinations TOP 3 de chacun des classements.

Classement famille

1. Nouvelle-Zélande - île du Sud (9 )
2. Australie - Top End et Centre Rouge (8 )
3. Polynésie Française (6 )
4. Australie - Brisbane et Gold Coast (5.5 )
5. Vanuatu (5 )
6. Australie - Sunshine Coast et Fraser Island (5 )
7. Nouvelle Zélande - île du Nord (5 )
8. Australie - Sydney et côte de la Nouvelle Galle du sud (4.5 )
9. Ile de la Réunion (4 )
10. Bali (3 )

Milford Sound (Parc des Fjords - Ile du sud Nouvelle Zélande)

Uluru - Ayers Rock (Centre Rouge - Australie)

Maupiti (Archipel de la Société - ïles sous le vent - Polynésie Française)

Classement Enfant

1. Australie - Brisbane et Gold Coast (10 )
2.  Nouvelle-Zélande - île du Sud (8.5 )
3. Australie - Top End et Centre Rouge (7.5 )
4. Australie - Sunshine Coast et Fraser Island (6.5 ) 
5. Polynésie Française (6 )  
6. Nouvelle Zélande - île du Nord (5.5 )
7. Australie - Sydney et côte de la Nouvelle Galle du sud (4 )
8. Bali (3 )
9. Ile de la Réunion (2.5 )
10. Vanuatu (1.5 )

Parcs d'attraction de la Goldcoast (Queensland - Australie)

Lion de mer sur une plage du grand sud  (Southland - Ile du sud Nouvelle Zélande)

Crocodile dans un billabong du Kakadu National Park (Top End - Australie)

Classement Parent 

1. Nouvelle-Zélande - île du Sud (9.5 )
2. Australie - Top End et Centre Rouge (9 )
3. Vanuatu (8.5 )
4. Polynésie Française (5.5 )
5. Ile de la Réunion (5.5 )
6. Nouvelle Zélande - île du Nord (4.5 )
7. Australie - Sydney et côte de la Nouvelle Galle du sud (4.5 )
8. Bali (3.5 )
9. Australie - Sunshine Coast et Fraser Island (3.5 )
10. Australie - Brisbane et Gold Coast (1 )

Côte ouest de l'Ile du sud de Nouvelle Zélande

Couché de soleil sur un billabong du Kakadu National Park (Top End - Australie)

Eruption du volcan Yasur (île de Tana - Iles Vanuatu)

Et voilà c'est fini. This is the end

http://www.youtube.com/watch?v=JSUIQgEVDM4

Après plusieurs années à voguer sur les mers du globe virtuel, il est devenu une évidence que la pratique de la voile est beaucoup plus passionnante en réalité qu'assis devant son ordinateur.

Ne souhaitant pas rester sur un tour du monde en moins de 80 jours avec une 11392ème place, j'ai chaussé les bottes pour me lancer dans l'apprentissage de la voile sur voilier. "Chausser les bottes" est une expression car la plupart du temps, les pieds nus font l'affaire si on a pas peur de se casser un ongle sur un taquet. 

Le lagon calédonien est un vaste terrain de jeu. On dit que c'est le plus grand du monde. En gros, 20 km de large tout autour des 500 km de la grande terre. Cela dit la majorité des plaisanciers se concentre autour de Nouméa et des îlots du grand sud calédonien.

L'avantage de naviguer dans le lagon est de trouver des conditions de mer plus clémentes qu'au large. Néanmoins cela reste souvent agité car ici les alizés à plus de 20 noeuds sont très fréquents.

Pour permettre de répondre à la question "comment apprendre la voile et pouvoir imaginer skipper un voilier de croisière", Jacques à travers son école de voile VMG+ propose des formules adaptées à chacun (initiation, perfectionnement, régate) sur son joli bateau de 31 pieds "Esprit d'équipe". J'y ai trouvé ce que je recherchais permettant de comprendre l'essentiel des réglages sur monocoque. Mais comme souvent, la pratique ne peut être remplacée par la théorie (et encore moins par les régates virtuelles!). Faut manger des miles !! Avec Jacques, ça passe tout seul avec pédagogie et convivialité.

Le bateau est superbe ! A31 des ateliers Archambault situés à Danger Saint Romain dans le nord de la Vienne, mon département de naissance. Un signe.

Les sorties pour les cours permettent de parcourir le lagon proche de Nouméa dans le cadre d'une demi-journée de navigation. Cette année Jacques me propose de participer à la Great Lagoon Regatta : une régate dite festive en trois étapes sur un Week End entre Nouméa et l'îlot Ténia. Évidemment je suis partant pour ce genre d'aventure.

L'équipe est rassemblée au petit matin du samedi 18 mai. Le temps pour moi de présenter l'équipage et leur principale fonction même si les rôles peuvent changer au cours des navigations : Jacques notre capitaine et tacticien, Marie à la barre, Ludo au réglage de la grande voile, Christian en n°1 en charge de préparer les voiles d'avant, Cédric et Stéphane les embraqueurs au réglage des voiles avant.

Le départ est prévu vers 9 heures, le temps pour le vent de se lever et pour l'équipage de préparer les sandwiches. Il pourrait être difficile en navigation, qui plus est, en régate de sortir le pain,  le jambon, le beurre et les cornichons. Le collectif est au rendez-vous !

C'est l'heure du départ. Les 21 monocoques et multicoques sont à la manoeuvre pour bénéficier du meilleur placement et franchir au plus tôt la ligne de départ. GFC FORASOL (le nom du bateau pour la course) franchit la ligne en troisième position.

Le vent est bien faible sur une grande partie du parcours de cette première étape. L'équipage est attentif à la stabilité du bateau pour profiter de la moindre risée et le laisser glisser. Dans le calme, l'équipage se met en position de rappel optimale pour faire gîter le bateau du côté sous le vent.  

Après 6 heures de navigation autour des 4 noeuds, GFC Forasol franchit la ligne d'arrivée de la première étape en quatrième position. L'équipe est ravie.

L'organisation de la course a prévu pour la soirée une fête sur l'îlot Ténia. Le dress code est clair : Woodstock. Jusqu'au bout de la nuit, l'équipage d"Esprit d'équipe" mène la danse. Quelle santé ! Pour des raisons techniques indépendantes de notre volonté, aucune image nette ne peut être présentée.

Le lendemain, c'est le retour matinal des hostilités. Les bateaux sont prêts sur le plan d'eau à en découdre. Les conditions du départ sont différentes de celles de la veille. Les monocoques au près serrés gîtent et se positionnent au mieux.

Après quatre heures de navigation très variées (grain, pétole et bonne brise dans le dos), GFC Forasol franchit la ligne d'arrivée en cinquième position des monocoques. La fin de l'étape a été l'occasion de batailler avec le catamaran Resolute II qui finira premier de la régate Multicoque au final. L'équipage Australien a fait un film sympa sur Youtube (http://www.youtube.com/watch?v=c4ckJHmdukE).

Vous y verrez au passage GFC Forasol avec son joli spi orange et des images de la soirée sur l'îlot Ténia.

L'organisation a prévu un apéritif sur l'îlot Mbé Kouen le deuxième mouillage. L'ambiance est conviviale et le coucher de soleil est d'un haut niveau. L'apothéose restera la soirée qui suivi sur le bateau concurrent et néanmoins ami "Quiet Fire" qui fût très FIRE mais pas très QUIET. Milles excuses aux voisins de mouillage mais le marin a la voix qui porte. 

Le lendemain, le jour se lève à peu près à la même heure. "Déjà" diront certains mais il est l'heure de hisser les plus grandes voiles car à nouveau le vent est portant. Le beau spi d'"esprit d'équipe" est étincelant sous ce beau soleil. Que l'orange lui va bien !

Au loin, un catamaran sort son spi tricolore. En ces temps d'incertitude politique, ça sent la provoque !

 L'équipage se régale sur cette étape. Le vent est plus fort que lors des étapes précédentes. Le retour sur Nouméa se fait à grande vitesse sous spi avec une arrivée finale après 4 heures de navigation.

Une belle cinquième place pour le bateau école de Jacques.

L'occasion pour moi de remercier sincèrement Jacques de m'avoir permis de pratiquer et d'apprécier la voile ces deux dernières années, et de m'avoir donné l'occasion de vivre cette aventure humaine avec du sport, du collectif et de la convivialité. Tout ce que j'aime ! Ce WE on avait un équipage de classe mondiale sur tous les terrains ! A ceux qui passeraient sur Nouméa et qui auraient envie de découvrir ce sport (et plus si affinité), je recommande cette école de voile.

La Great Lagoon regatta est bien une régate festive, avant tout régate sur le papier mais sans la lourdeur du sport de compétition. Cela dit, allez dire à un marin régatier de ne pas doubler son voisin ou de ne pas le forcer à changer de cap en faisant jouer les règles de priorité. J'ai découvert que ce type de régatier-marin est tenace mais tellement bon vivant, que le soir tout le monde se retrouve copain. Un proverbe philosophique décrit bien ce troisième type humain. "il y a trois sortes d'êtres : les vivants, les morts et les marins". J'ajouterai que j'ai rencontré des marins bien vivants, ouh là là oui. Quelle rencontre !

Pour finir sur le monde de la mer et des petites phrases à retenir...

Quizz : Qui a dit "C'est curieux chez les marins ce besoin de faire des phrases" et dans quel cadre (une bière number one à gagner au plus rapide!)

Nous quittons Ubud avec regret en direction du sud-est de l'île. Notre chauffeur du jour fait une halte à Klungkung, la capitale de la province. Nous y visitons un palais aquatique Taman Kertha Gosa datant de l'époque pré-coloniale du début du 18ème siècle.

Une petite promenade entre les bassins s'impose en portant le sarong sous les yeux des multiples gardiens du temple.

La traversée vers la côte sud-est se poursuit en faisant un petit détour par la vallée de Sidemen au pied du volcan Gunung Agung, sommet culminant de bali à 3142 m. Cette vallée est préservée et tournée vers une agriculture traditionnelle. Le labour se fait avec des boeufs et la séparation des grains de riz est des plus rudimentaires.

Sur la côte sud, un temple est renommé pour sa grotte aux chauve souris. Nous tombons au milieu d'une célébration. Les fidèles sont habillés pour l'essentiel en blanc, plutôt chics. Nous pouvons entrer dans le temple sans aucune restriction. Il fait chaud et des hommes prévenants viennent nous offrir un verre d'eau.

L'éducation religieuse est l'affaire de tous.

Et nous arrivons à notre étape : Candidasa. C'est une ville de villégiature de la côté sud pour les gens de la capitale. De nombreux hôtels et villas bordent le littoral maintenant défiguré. La plage n'existe plus à Candidasa car la construction des hôtels a nécessité du sable de la mer et de la chaux issue du calcaire des coraux. Notre bungalow est en retrait dans la cocoteraie au calme. Nous profitons de cette fin d'après midi pour nous relaxer autour de la piscine.

Le lendemain, un taxi, négocié la veille (nous sommes devenu imbattables à ce jeu balinais), vient nous chercher pour une visite de quelques heures de Tirta Ganga. Le village est au coeur d'une vallée de rizières  prospères en terrasses à flanc de colline. Un palais aquatique y fut construit au milieu du siècle dernier par le raja du coin. Tirta Gangga veut dire "eau du gange" en référence au fleuve sacré d'Inde. L'eau coule des sources et alimente une multitude de bassins. Une promenade permet d'admirer l'architecture balinaise et les bassins.

L'eau y est sacrée et purificatrice. Nous nous joignons aux enfants locaux pour un bain d'eau fraîche et pure. La location des bouées en chambre à air de moto ou de voiture donne à ce temple un léger côté de parc d'attraction.

C'est notre dernière soirée à Candidasa. Nous profitons d'un beau couché de soleil sur l'océan indien. 

Le lendemain, nous retrouvons notre chauffeur de la veille (après négociation bien sûr !) pour un transfert plus long (cinq heures) et rejoindre la côte nord de Bali via la traversée la chaîne de montagne.

L'avantage de ne pas conduire est de pouvoir admirer les paysages et le spectacle de la route comme ici un transporteur de poulets.

La route est étroite et passe au bord de la caldeira du volcan Gunnung Batur dont la dernière éruption datent de 1994. Nous voyons encore les coulées de lave noire. Ensuite la route descend le versant nord qui grâce à l'humidité et à la richesse des sols volcaniques est le lieu de production des fruits de l'île. Nous y trouvons des mangues, des ramboutans (sorte de litchis). Une halte permet de faire le plein.

Notre point de chute s'appelle Lovina. C'est une petite ville qui fait office de station balnéaire car elle possède une plage de sable noire. Nous l'avons choisie pour sa position centrale et pour ses infrastructures hôtelières. En effet le nord de Bali est beaucoup moins développé que le reste de l'île. Le choix est assez restreint mais nous sommes enchantés du notre. La ville n'est pas bondée et nous allons pouvoir passer les festivités du jour de l'an loin des foules, entre autres des Australiens arrivés en masse au sud de Bali.

Le tour du jour passe par les chutes de Gitgit hautes de 40 mètres. Le chemin est à la fois sympathique par son côté botanique mais également stressant par son côté commerçant. Enfin nous avons l'occasion de nous rafraîchir et pour certaines de faire des affaires (un acheteur pas intéressé au départ fait toujours des affaires !).

Le retour vers Lovina est l'occasion de s'offrir une petite baignade dans les sources thermales de Air Panas Banjar, légèrement sulfureuses et coulant à 38°C. Le cadre est verdoyant. L'architecture tout comme le public est très local. C'est un bon moment.

Aujourd'hui c'est le dernier jour de l'année 2012. En guise de préparation au réveillon, nous nous accordons une séquence détente dans un centre de massage traditionnel. L'accueil est au top. Après le massage soit "relaxation", soit "étirement" (j'en ai encore mal aux muscles rien que dit penser) nous sommes conviés à un autre moment de détente avec thé au gingembre et papaye coupée. Comment voulez vous être stressés dans ce genre de cadre qui résume bien le savoir faire balinais en terme de recherche de sérénité, d'apaisement de l'esprit et du corps ?

Pour les fêtes, les balinais sont très amateurs de feu d'artifice et de pétards sur la plage. La nuit s'annonce assez bruyante. Nous passons le réveillon dans un des multiples restaurants et cafés en bord plage. Simple et convivial comme on aime !

SELAMAT TAHUN BARU 2013 !

La destination est tentante et mythique. Bali, une île de l'archipel indonésien, est suffisamment proche du nord de l'Australie pour envisager d'y faire un tour lors de notre passage en Océanie.

Bali fait rêver. Allons voir ce qu'il en est !

Après un vol de 6 h de Sydney, nous nous posons à Denpasar, capitale de Bali. Après un passage au contrôle des frontières avec une entrée à 25 dollars US par personne (premier point : le racket à touriste !) et le sourire gratuit de l'officier (là on en a eu pour notre argent), nous voici à Bali en étant déjà dans l'ambiance d'un coin très touristique.

Le transfert de nuit à l'hôtel nous met également dans l'ambiance. Le harcèlement des touristes est le deuxième point que nous avons retenu de cette première expérience balinaise.

L'hôtel est au coeur du quartier de Kuto. Très calme et joli avec de belles chambres familiales et une piscine agréable, nous sommes rassurés.

Le petit déjeuner est servi en terrasse avec le sourire, la gentillesse et le calme des balinais. (Là c'est vrai !) 

Après ce repos bien mérité, nous partons à la découverte de Kuta. Dehors, c'est un mélange de tumulte, avec une circulation bruyante, et de recueillement lorsque les balinais, qui sont hindous pour la plupart, font des offrandes à même le trottoir. ça sent les gaz d'échappement et l'encens.

La visite se poursuit dans les ruelles du quartier (les poppies gang). Les mobylettes s'y croisent et frôlent les piétons qui serrent les fesses et restent extrêmement vigilants. Le balinais est extrêmement bon conducteur, le roi de l'anticipation, le champion de l'équilibre et aussi un sacré filou.

Heureusement nous avons la possibilité de trouver des havres de paix pour se reposer et se restaurer dans des auberges cachées derrière les hauts murs. La cuisine Balinaise est réputée et pleine de saveur.

Madame est tendue par cette vie tellement différente de notre calme calédonien. Rien de tel qu'un massage au retour à l'hôtel. Le massage est un art de vivre chez les balinais. Et ça fait un bien fou !

Au sud de Bali, la presqu'île de Bukit mérite un détour. Nous y trouvons un beau temple Pura Luhur ULU WATU niché sur le haut d'une falaise vertigineuse face à l'océan indien.

La visite nécessite de mettre le sarong sur les jambes. Une personne nous en loue un en proposant au passage une visite guidée ou des pelures de légumes pour les habitants de la forêt qu'il faut traverser pour atteindre le temple. Les macaques sont de gentils singes qu'il convient de ne pas nourrir avec des bouteilles en plastique, des lunettes ou autres éléments portatifs que les visiteurs ont oublié de laisser dans le sac à dos avant la visite. Inutile de vouloir leur reprendre le butin car le macaque devient alors moins gentil. Une morsure dans un pays où la rage n'est pas éradiquée n'est pas une bonne affaire.

Les plages et les spots de surf sont réputés sur la presqu'île de Bukit. Notre chauffeur, que nous avons "loué" avec sa voiture pour la journée (impensable de louer une voiture sans chauffeur dans ce pays), nous arrête à la plage de Padang Padang. C'est une petite crique de sable au pied d'une grande falaise. L'eau est chaude et plus propre qu'à Kuta où une douche à l'eau douce s'imposait après chaque baignade. C'est la haute saison et la plage a des allures de côte d'azur.

Le lendemain nous allons comme promis au Waterbom Park : un parc aquatique du type de ceux de la Gold Coast australienne. C'est au coeur de la ville, à Tuban au sud de Kuta. Nous y allons à pied ce qui nous permet d'être harcelé par les chauffeurs de taxi qui, semble t il, sont aussi nombreux que les touristes. C'est à peine exagéré.

Taxi Sir, I don't need now, not today but tomorow good price for you...De l'anglais de base facilement compréhensible mais très agaçant à la longue.

Revenons à notre parc aquatique qui nous fait la surprise d'être très végétal. Les allées traversent des forêts humides. Les attractions sont d'un bon niveau et procurent de belles sensations. Les chutes sont vertigineuses. Les filles font les plus extrêmes toboggans...nous aussi (pas le choix!) . Essayez de reconnaître "qui est qui" sur les photos.

Le boomerang est l'attraction phare : un tunnel, une chute brutale et une rampe inclinée jusqu'à la verticale qui vous fait repartir dans l'autre sens.

Le lendemain, nous quittons Kuta pour la station balnéaire de Sanur. Nous y retrouvons une ambiance familiale plus calme qu'à Kuta. De jolies embarcations de pêcheurs colorées sont retirées sur la plage en attendant la prochaine campagne de pèche.

Nous découvrons la ville en Bemo, ces taxis-bus collectifs qui s'arrêtent en général à la demande. Notre hôtel a le sien, nous épargnant ainsi des marches dans la rue bruyante et poussiéreuse à la merci des rabatteurs (cela devient obsessionnel).

Le zoo de Bali est une des visites familiales du coin. Le guide ranger Stéphane et ses assistantes vont font la visite.

Les tigres de Sibérie (pas franchement d'Indonésie) et de Sumatra (un île d'Indonésie) . 

Dans la catégorie "même pas peur", le crocodile d'eau salée (ici un petit format de la région) et un lionceau un peu énervé.

La visite comprend une promenade en éléphant d'asie qui à notre grande surprise ne vient pas de Bali qui n'en héberge pas. Nous dirons qu'il vient d'Indonésie.

Et voici le roi de Bornéo (une autre île d'Indonésie) : Monsieur l'Orang-outan.   

Tout ça nous a mis en appétit. La cuisine est encore à la hauteur de sa réputation  : brochettes Satay, Paella au coco, poêlée de fruits de mer, salade Cesar locale...Le repas se prend en terrasse au Beach Café de Sanur.

L'ambiance est lourde. C'est la saison des pluies et nous sommes tout près de l'équateur. Quelques grosses gouttes commencent à tomber. Le temps de rentrer à l'intérieur et c'est le déluge. Toute cette eau nous donne envie de nous mettre en maillot de bain et de filer dans la mer chaude. La douche de rinçage est des plus naturelles. Une heure après, la pluie s'arrête et le soleil revient. La vie reprend son cours.

C'est la belle nuit de Noël,
La neige étend son manteau blanc,
Et les yeux levés vers le ciel,
à genoux, les petits enfants,
Avant de fermer les paupières,
Boivent une petite bière (*).
 

(*) uniquement les parents et de la Bintang de Bali s'il vous plait

Petit papa Noël
Quand tu descendras du ciel,
Avec des jouets par milliers,
N'oublie pas de passer à Bali.

Joyeux NOEL !

Les îles Loyauté, au nombre de quatre (Ouvéa, Lifou, Tiga,Maré), composent la province des îles de La Nouvelle Calédonie. Tiga est si petite que nous n'avons pas prévu de la visiter. Maré reste donc pour nous celle qui nous manque de l'archipel.

Maré est l'île la plus à l'Est, la deuxième en superficie et la plus haute (130 m au dessus de la mer). Son socle est constitué de plusieurs étages de coraux formés au fond de la mer avant le soulèvement de la plaque océanique.

Le littoral de Maré est fait de falaises calcaires et de plages de sable blanc issu de l'érosion des coraux et des coquillages.

Nous sommes venus sur Nengone (Maré en langue vernaculaire) dans le cadre d'une fête organisée par la tribu de Roh dans le nord de l'île. C'est la fête du Wajuyu qui est le vivaneau des profondeurs dont la chair est très prisée. Les touristes sont hébergés chez l'habitant.

En attendant de rejoindre notre famille d'accueil, la tribu nous propose un buffet aussi beau que bon. Au menu poisson, langouste, crabe des cocotiers accompagnés évidemment de bougna de légumes locaux (ignames, taros, squach, patates douces).

Nous sommes reçus comme à l'habitude avec beaucoup de chaleur et d'attention. Une coutume d'accueil est faite par Claudette, la femme qui nous reçoit. D'ordinaire, un homme aurait du faire ce geste coutumier mais Claudette vit seule. Du côté des invités, c'est l'homme le plus vieux qui doit faire le geste coutumier et prendre la parole. Et bien me voilà le plus vieux du clan des visiteurs. Je prends mes responsabilités et fait la palabre en mettant en avant notre joie de partager un peu leur vie dans le respect de leur tradition et avec humilité. C'est pour cette raison que nous aimons les WE en tribu qui restent une manière appropriée de rencontrer le monde mélanésien.

La famille n'a pas grand chose du point de vue matériel. La maison a été construite au fûr et à mesure. La case de Georges, le frère de Claudette, est mise à contribution pour le couchage de nos amis. Nous avons droit à l'unique chambre de la maison qui se transforme en chambre familiale.

Le lendemain, Julia, une femme de la tribu dont le lien de parenté avec Claudette nous a échappé, nous fait visiter sa vanilleraie. Elle a appris de son père les techniques de pollinisation des orchidées de vanille. L'opération doit se faire avant la chaleur de la journée soit en gros avant 10h ce qui nécessite de travailler tôt. Elle a également un jardin potager qui permet de vivre simplement. Vous noterez que son mari ne l'aide pas !

Les enfants écoutent les explications calmement à l'ombre des arbres fruitiers. Yvette grimpe au papayer pour cueillir le fruit de notre petit déjeuner du lendemain.

Une voiture nous est prêtée pour visiter le trou de bone, un effondrement du plateau calcaire qui laisse apparaître la nappe d'eau douce.  Les problèmes d'approvisionnement en essence des îles obligent à mutualiser les moyens de transport et à utiliser les bennes des pick-up, ce qui n'est pas pour nous déplaire.

La tribu d'accueil nous invite à une coutume préparatoire à des fiançailles. Le clan du garçon (la famille au sens large) doit aller demander "pardon" au tonton utérin de la promise et bien sûr lui donner de l'argent pour s'excuser de lui "enlever" sa fille adoptive. La famille du fiancé se réuni donc pour collecter les fonds. Chacun donne selon ses moyens mais l'objectif est d'affirmer la puissance du clan. Le tonton utérin (le frère de la maman de la fiancée) a été choisi lors de l'union de sa soeur. Il a une position importante dans la structure de la société mélanésienne. Il est le référent moral pour les enfants et a une valeur au moins égale à celle du père biologique. C'est par cette tradition que les clans se lient entre eux et que la notion de famille dépasse largement le cercle restreint parents-enfants. Tous les cousins sont plus ou moins des frères et personne n'est laissé de côté dans un clan. Le mauvais côté du système est son côté très hiérarchisé avec des chefs et des sujets, ne laissant pas beaucoup de place à la pensée individuelle. 

Une autre tradition qui a évolué avec la technique est la pèche au vivaneau des profondeurs. Apu, un pêcheur professionnel nous fait la joie de nous emmener sur son bateau pour partager son expérience.

Les lignes de fond sont longues entre 300 et 500 mètres. Quatre hameçons avec de l'appât assistés d'une lampe chargée d'attirer les poissons dans les ténèbres sont suspendus au dessus des haut-fonds au large de Maré. Le pécheur tient la ligne à la main et sent les touches. Quand le poisson mord, il faut ferrer d'un coup sec mais avec 300 mètres de ligne, faut bien se concentrer pour sentir les touches. Ensuite un moteur électrique aide à remonter le ligne avec le ou les poissons.

Apu nous fait la démonstration de son savoir-faire. Un beau vivaneau "flamme" de 5 kg !

Noa est la première à se lancer dans la pêche. Elle a senti l'attaque d'un "gros". Zut un requin !

Lou a décidé de faire dans le plus petit. Et voici le premier vivaneau !

Et c'est au tour des grands de compléter le tableau de chasse. Sandrine en prend deux d'un coup. De mon côté, j'ai la chance de sortir un vivaneau de 10 kg.

Ce fut une belle journée de pêche en compagnie du pêcheur Apu qui a pris plaisir à nous expliquer ses techniques. Cette sortie était organisée par Polynésie première qui faisait un reportage sur les îles loyauté. Nous passerons sûrement un jour sur France O. 

Nous proposons de manger les poissons avec notre famille d'accueil. En moins d'une heure, une quinzaine de personnes du clan se trouvent réunie autour de nous pour préparer un bon repas. Les poissons sont écaillés au sol sur des feuilles de bananiers avec des fourchettes.

Nos hôtes savent préparer les poissons car cela reste la base de leur alimentation. Claudette et son cousin posent les vivaneaux sur une feuille de bananier et sur une plaque au four avec du citron et des herbes du jardin. C'est tout simple !

Avant de déguster, Georges le frère de Claudette nous fait la coutume pour nous remercier de les avoir invité à partager notre repas. Et bien entendu, le plus vieux de notre clan doit répondre. ça va, mon discours est bien rodé. Ce fût un beau moment d'échanges.

Le lendemain est déjà le jour du départ pour un retour en bateau vers Nouméa. Encore quelques heures pour admirer la côte du côté de chez Seday et profiter des eaux turquoises transparentes.